Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez cliquer sur ce lien et vous laisser guider par ma voix (ça dure 57 min) :
♡ C(h)œur de sex worker ♡
ÉDITO
Je voudrais revenir succinctement sur la genèse de ce projet sonore, et aussi sur ce qu’il représente à cet instant précis de ma carrière d’artiste.
Je travaille sur les sujets liés à la sexualité depuis… toujours. Ceci ayant inclut la pornographie, le female gaze, la censure, le slut-shaming et l’image explicite. J’ai naturellement mis de mon lesbianisme dans mes projets, de même que la question du travail sexuel, puisque j’ai été travailleuse du sexe assez longtemps (je me considère désormais comme “TDS occasionnelle”). Mais là n’est pas le sujet.
J’ai reçu des retours décourageants sur mon travail ces dernières années, de même que des silences extrêmement pesants, ou bien parfois un certain snobisme - comme bien d’autres artistes, pourrait-on ajouter. Néanmoins, j’ai souvent senti que l’aspect sexuellement explicite de nombre de mes oeuvres posait problème et me fermait des opportunités, notamment institutionnelles. Par exemple, j’ai souvent eu le sentiment d’être exclue de la “scène artistique émergente”. C’est ce qui a conduit à ce que 99% de mes oeuvres soient auto-produites (quand elles n’étaient pas financées par le TDS).
Le 1% ayant obtenu des financements, c’est cette oeuvre radiophonique. J’ignore comment et pourquoi, mais l’idée d’un objet sonore, musical, autour de travailleur·euses du sexe lesbiennes/gouines/bies a résonné. Élisa et moi avons obtenu deux aides à l’écriture, suivies par la validation du projet par Aurélie Charon et Inès Dupeyron productrices précieuses de l’émission L’expérience. Bon, je vous passe ici les retours décourageants d’une autre chaine radio sur notre première maquette... Comme quoi, faut pas s’arrêter à un retour négatif.
(Un jour de tournage comme un autre pour Artémis)
C(h)œur de sex worker est aussi une étape importante dans mon parcours d’artiste :
C’est un projet dont le sujet est directement lié à tout ce que j’ai fait dernièrement et qui est enfin suivi, validé, financé, rémunéré, diffusé à grande échelle (des putes gouines ou gouines putes sur la radio nationale, c’est pas rien quand même)
C’est aussi un projet qui arrive au bon moment. Un moment où je remets en question beaucoup de choses. En effet, depuis quelques mois je ressens une certaine lassitude à parler de sexe, porn & TDS. Comme la sensation que beaucoup de choses ont été dites ou montrées, qu’on tourne un peu en rond. J’ai envie de nouvelles propositions, audacieuses, intellectuellement enrichissantes et creusées, de complexité aussi. C’est pourquoi la sortie de ce documentaire arrive à point nommé. C’est le point d’orgue de toutes mes années de réflexion, dans un format inhabituel pour l’artiste visuelle que je suis.
Nous avons eu totale liberté de ton et de création. Depuis le début il était clair que nous voulions éviter le documentaire pur et dur pour aller vers une forme de conte musical et donc, faire chanter nos invité·es, glisser du réel vers la musique. Chaque chanson a été écrite par notre trio, Vivian (Allard), Élisa et moi, sur la base des entretiens menés, puis, composée en un temps record par ce même incroyable Vivian, en prenant compte des singularités vocales de chacun·e. Bref, une gros travail d’équipe, du début à la fin ✿
Voilà, j’espère que ces 57”30 de musique, de légèreté, de nuances, de douceur et de fragilité et d’humour feront votre bonheur. N’hésitez-pas à nous faire des retours, c’est important pour nous.
Chanter les gouines, chanter les putes, chanter la vie, quoi !
Un grand merci à Élisa, Gilles, Vivian, Inès, Aurélie, et aux personnes qui font ce documentaire : Suzette, Amar, Aleth, No, Brigitte ma maman et Anaël, sans oublier les personnes à la technique : Victoria, Pierrick, Mathieu, Manuel.
Enfin, Liane & Nathalie qui m’auront régalée de leurs lettres enflammées.
(Oui, j’ai pas mis les noms de famille mais si vous être curieux·euses, le générique entier est sur la page Radio France !)
ACTUALITÉ
Vestiaire du plaisir - une fiction que j’ai écrite et interprétée pour le podcast Lesbien·nes au coin du feu.
Le pitch : Dans cet épisode, Romy Alizée s’empare du micro pour vous raconter l’histoire mouillée, sexy et absurde de Marguerite, qui se démène en cours de boxe dans l’espoir d’y croiser Sam “la plus belle butch de tous les temps”. Attention, hot content ! ✿ À écouter ICI ✿
J’ai écrit et réalisé un spot de prévention pour Act Up-Paris. Sa date de sortie est encore inconnue, mais voici une photo du tournage :
(un gâteau signé Sirène Succulente miam miam)
Sélection au Festival Écrans Mixtes pour Romy & Laure… Happées par le trou spatio-temporel ! dans la séance spéciale ArdentE 2
Du 02 au 07 Avril : Exposition à Chamonix, pour le festival féministe UNES. Trop hâte d’y montrer mes premières photos de Vertige. Et d’y faire des bonhommes de neige.
Ça date un peu mais si vous l’avez loupé : entretien pour Trois Couleurs avec Laure Giappiconi à propos de nos trois films.
Derniers portraits de presse. Appréciez :
Virginie Despentes à Lille, Manifesto XXI | Hortense Belhôte à Orsay, Libération |
Natacha Triou chez elle, Libération
À très vite et merci de m’avoir lue !
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